Deux autres plutons de leucogranite traversent le substratum briovérien de la baie du Mont-Saint-Michel : l’îlot de Tombelaine dans la baie elle-même, et le Mont-Dol à l’intérieur des terres, dans la partie bretonne de la baie. Avec le Mont-Saint-Michel, ces trois plutons de petite taille sont rattachés au vaste batholite granitique de la Mancellia. Ils se sont mis en place plus tardivement que les granodiorites rattachées elles aussi au batholite mancellien.
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L’îlot de Tombelaine est un pointement rocheux situé au fond de la baie à 3,3 km au Nord du Mont-Saint-Michel et à 3km du Bec d’Andaines.
Vue aérienne prise vers le NW (année 2022)
A survoler
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Extrait de la carte géologique de la Baie du Mont-Saint-Michel
Comme le Mont-Saint-Michel, Tombelaine est constitué de leucogranite à muscovite et biotite. Ce petit pluton granitique est intrusif dans le substratum schisteux briovérien. Le contact avec l’encaissant est masqué par les sédiments quaternaires qui comblent la baie.
Légende simplifiée
Domaine continental : FMZ tangue de schorres récents
Domaine intertidal : Tg Tf : tangues
S, SM, Sf, Sb : sables moyens à fins
A survoler
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Isolé au milieu des sédiments de la baie, l’îlot de Tombelaine est longé par les chenaux de la zone estuarienne de la Sée et de la Sélune. Allongé d’Est en Ouest, il mesure 280 m sur environ 150 m de large.
Vue aérienne, décembre 2009 |
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Etant donné l’importance du marnage, supérieur à 10 m, l’îlot de Tombelaine est accessible à pied à marée basse depuis le Mont-Saint-Michel ou depuis le bec d’Andaine.
Vue prise depuis le Mont-Saint-Michel (année 2017) |
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Départ de la traversée de la baie au Bec d’Andaine
L’îlot de Tombelaine est situé à mi-chemin de la traversée en direction du Mont-Saint-Michel.
La traversée s’effectue avec des guides qui connaissent les zones mouvantes et la profondeur des chenaux. |
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L’îlot granitique culmine à 45 m au Pic de la Folie. On distingue à sa base, un vestige de fortification. Tombelaine a été fortifié une première fois en 1204 par Philippe Auguste, puis par les Anglais à la fin de la guerre de Cent Ans. Après avoir échappé à un projet de création de station pour touristes, Tombelaine a été acquis par l’Etat en 1938. Il appartient au Conservatoire du littoral depuis 2010. |
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Extrémité Est de Tombelaine
L’îlot est entouré de rochers granitiques recouverts à marée haute. Les flancs, peu accessibles, sont couverts d’une végétation buissonnante. Il est actuellement interdit de pénétrer sur l’îlot qui est une réserve ornithologique, gérée par le GON.
A survoler |
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Depuis le rempart nord du Mont-Saint-Michel, on peut observer l’îlot de Tombelaine selon son grand axe, orienté Ouest-Est. |
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Le Mont-Dol Extrait de la carte géologique de la Baie du Mont-Saint-Michel
Le Mont-Dol correspond à un troisième pointement de leucogranite entouré par les sédiments de la baie. Autrefois dans la baie, le Mont-Dol est situé maintenant à l’intérieur des terres à la suite de la poldérisation de la baie réalisée au cours des siècles derniers
Légende simplifiée Quaternaire : FMzM et FMzL : Tangues anciennes. LMz-T et T-LMz : Formations saumâtres et palustres
Briovérien supérieur : b2K Cornéennes ; b2SG Schistes et grès |
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Le Mont-Dol en vue aérienne
Les cultures et les prairies sont établies sur des tangues anciennes de couleur claire. Avec ses versants abrupts boisés, la masse granitique sombre du Mont-Dol émerge de l’étendue plane des terres poldérisées et cultivées.
Vues aériennes prises vers le Sud-Ouest (année 2008)
A survoler |
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Le Mont-Dol Extrait de la carte géologique de la Baie du Mont-Saint-Michel
Dans sa partie sud, le pluton granitique est en contact avec des cornéennes. Ces dernières sont issues du métamorphisme des schistes et grès du Briovérien supérieur lors de la mise en place du leucogranite à la fin de l’orogenèse cadomienne. L’ensemble leucogranite – cornéennes est traversé par un filon de dolérite orienté Nord-Sud, mis en place au début de l’orogenèse varisque. |