La zone médiane de l’estuaire correspond au débouché estuarien commun aux trois fleuves côtiers de la baie : Sée, Sélune et Couesnon. Elle est comprise entre le niveau des basses mers moyennes et le niveau des hautes mers de vives eaux. Soumise à un important marnage, elle constitue à marée basse une vaste étendue sableuse plane, parcourue par des chenaux et bordée par de larges schorres (herbus ou prés-salés). L’hydrodynamisme est dominé par les courants de marée qui brassent de grandes quantités de sédiments fins, des sablons et des tangues.
|
|
La zone estuarienne médianes’étend vers l’Ouest au-delà de la pointe rocheuse du Grouin du Sud, jusqu’à l’îlot de Tombelaine. L’estran, parcouru par de nombreux chenaux, s’étend sur une largeur de plusieurs kilomètres.
Vue aérienne prise vers l’Ouest depuis la confluence Sée – Sélune (année 2020)
A survoler
|
|
Le Mont-Saint-Michel se situe au cœur de la zone estuarienne médiane, au débouché du Couesnon. Depuis le Mont, on peut facilement observer les chenaux, les étendues de tangue et la bordure d’herbus (schorre).
Vue aérienne prise vers le NE depuis le Couesnon (année 2021)
A survoler
|
|
Chenaux et grèves sableuses se succèdent vers le Nord jusqu’à l’îlot de Tombelaine.
Vue prise depuis le rempart nord du Mont-Saint-Michel |
|
Au Sud-Est du Mont, les tangues de la slikke s’étendent jusqu’au schorre, recouvert de végétation halophile (herbu, pré-salé). |
|
Rides de courant à la surface de la tangue
A survoler |
|
Les nombreux chenaux divagants constituent un réseau dense et anastomosé isolant de grandes étendues sableuses et planes.
Vue aérienne prise en août 2021 |
|
Rides de courant sur une grande étendue plane de sablons entre Genêts et Tombelaine
Vue prise lors d’une traversée de la baie conduite par un guide (année 2017) |
|
Chenal au profil dissymétrique
A gauche, à l’intérieur de la courbe, la rive est en pente douce ; à droite, sur l’extérieur, où le courant est plus fort, la rive est abrupte, creusée par le courant. |
|
La rive escarpée d’un chenal expose une coupe naturelle dans la tangue |
|
Mascaret au Grouin du Sud
Le mascaret a lieu en période de vive eau, lorsque les coefficients de marée sont élevés. Il suit la progression du flot en formant une barre de 20 à 70 cm de hauteur, qui occupe tout le chenal et qui avance à grande vitesse, jusqu’à 8 km/heure. Ici, le flot remonte dans le chenal de la Sée-Sélune. Lors de la prise de vue, le chenal longeait les herbus de Genêts et Saint-Léonard jusqu’à la pointe rocheuse du Grouin du Sud.
Vue prise depuis le Grouin du Sud (0ctobre 2009) |
|
Quelques minutes après le passage de la barre, l’extrémité de la pointe rocheuse est envahie par un très fort courant de flot. Ainsi, aux marées de vives eaux, les chenaux de l’estuaire sont soumis à un régime hydrodynamique intense qui remobilise les sédiments.
Vue prise depuis le Grouin du Sud (octobre 2009) |
|
Erosion des berges du chenal
Sous l’action des courants de marée, des blocs de tangue se détachent de la berge du chenal qui borde le schorre. Les blocs remaniés par les courants peuvent être transformés en galets de tangue.
Vue prise en 2010 entre Saint-Léonard et le Grouin du Sud (année 2010) |
|
Profil de la bordure de l’estuaire médian
La slikke, étendue plane de tangue, et dépourvue de végétation, se raccorde au schorre (« herbu ») par une légère pente surmontée d’un petit ressaut topographique. A gauche, le schorre est couvert d’une végétation basse uniforme. A droite, la basse slikke s’étend jusqu’à la rive abrupte du chenal de la Sée - Sélune.
Vue prise dans le secteur de Saint-Léonard (année 2009)
A survoler |
|
Berge du chenal
Des panneaux de tangue couverte de végétation s’écroulent dans le chenal. Après déblaiement par les courants de marée, la rive présente un profil vertical qui expose le litage de la tangue. Les alternances sombres et claires correspondent à la succession des dépôts de marée de mortes eaux et marée de vives eaux. Ces dépôts sédimentaires rythmiques sont des tidalites.
Vue prise dans le secteur de Saint-Léonard (année 2009) |
|
Les prés-salés de la baie du Mont-Saint-Michel correspondent aux schorres qui bordent les rives nord et sud de l’estuaire. Ils sont couverts de végétation halophile, adaptée au milieu salé, appréciée par les moutons.
Le schorre est recouvert par la mer seulement aux marées de vives-eaux, en fin de flot. L’énergie des courants étant alors très faible, il y a décantation des tangues les plus fines. L’apport sédimentaire est de quelques millimètres à quelques centimètres par an. |