Les nombreux plis qui affectent la formation de Saint-Pair témoignent de l’intensité des forces de compression qui se sont exercées sur les terrains du Briovérien inférieur lors de la formation de la chaîne de montagnes cadomienne.
De la cale de Saint-Nicolas à la pointe de la Crête, on peut observer des plis décimétriques à plurimétriques, anisopaques et isoclinaux, affectés par une schistosité de flux. Le style de ces plis indique que les roches ont été portées à grande profondeur lors du plissement cadomien, à la fin du Briovérien, vers 540 millions d’années.
Ce plissement s'accompagne d'une schistosité de flux qui témoigne d'un métamorphisme régional (anchizone-épizone).
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Succession de plis dans la falaise, près de la cale de Saint-Nicolas-Plage (le Fourneau)
Les schistes rubanés de la formation de Saint-Pair sont très redressés, avec un fort pendage vers le Nord, souvent proche de la verticale. Ici, les plis, très serrés sont déversés vers le sud.
La direction des plis est relativement constante, évoluant entre N60 et N80, soit presque Est-Ouest. Par contre la série présente une grande variation des plongements d’axes de plis, de 10° à 85°. Les plis les mieux visibles dans la falaise sont horizontaux ou à faible plongement.
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Plis serrés sur l’estran
Ces plis très pincés, d’échelle décimétrique, présentent des charnières aiguës et des flancs presque parallèles. Ce sont des plis isoclinaux. Ceux-ci sont très fréquents dans les faciès fins des turbidites de la formation de SaintPair bien développés au voisinage de la cale.
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Détail d’un pli isoclinal, observé sur l’estran
Les plis isoclinaux témoignent d’un fort aplatissement de la série sédimentaire sous l’effet d’importantes forces de compression exercées lors de l’orogenèse cadomienne. |
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Plis serrés dans la falaise
Ces plis, d’échelle métrique, présentent des flancs parallèles et un épaississement des bancs dans les charnières. Ce sont des plis isoclinaux anisopaques.
L’observation des charnières révèle l’existence de plis serrés dans la formation de Saint-Pair. Une analyse systématique de la polarité des séquences turbiditiques de la formation peut aussi permettre de localiser les plis successifs.
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Pli anisopaque
Les banc s’épaississent dans la charnière et s’amincissent dans les flancs du pli.
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Détail d’un pli anisopaque
Le caractère anisopaque des plis témoigne de l’intensité de la déformation subie par les schistes rubanés. Ces plis se sont formés à grande de profondeur, entre 5 km et 10 km de profondeur et à une température proche de 300°, lors de la formation de la chaîne de montagnes cadomienne, à la fin du Briovérien.
La variation d’épaisseur est plus marquée dans les bancs argilo-silteux (sombres), plus tendres, que dans les bancs gréseux (clair) du pli.
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Plis remarquables, d’échelle métrique, situés au pied de la falaise surmontée par le belvédère
Dans le bas de la falaise, on observe une succession d'anticlinaux et synclinaux soulignés par un banc de grès résistant et en relief ; les siltites grises, plus tendres et en creux, présentent une schistosité visible dans la charnière du synclinal. Au premier plan, un pli anticlinal émerge du haut de plage.
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Pli anticlinal
La schistosité est subparallèle au plan axial du pli. Il s’agit ici d’une schistosité de flux, liée à la cristallisation de minéraux phylliteux (illite, chlorite). Ces minéraux s’orientent dans les plans d’aplatissement qui se développent perpendiculairement à la direction de la contrainte compressive responsable du raccourcissement. Les grains de quartz et de feldspath des bancs silto-gréseux s’étirent et s’orientent aussi dans ces plans d’aplatissement.
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Schistosité dans les siltites de la charnière du pli synclinal
La schistosité de flux témoigne d’une compression intense
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Dysharmonie dans un pli anticlinal
A l’intérieur de la charnière du pli métrique, les bancs minces de grès ont réagi à la compression en formant des petits plis décimétriques.
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Ces plis présentent un léger plongement de leur axe vers l’Est
Le plongement des axes de plis est très variable dans la formation de Saint-Pair. Il serait lié à une composante cisaillante de la déformation (Dissler 1988). |
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Pli plurimétrique
Dans le secteur nord, la série sédimentaire devenant plus riche en bancs gréseux, on y rencontre des plis plus ouverts.
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Détail du pli plurimétrique
Le pli est anisopaque ; une schistosité parallèle au plan axial du pli est visible dans la charnière. |