Dans le secteur de Saint-Jean-le-Thomas, le littoral est soumis à une forte érosion sous l’action conjuguée des houles dominantes de secteur NE et des chenaux pré-estuariens qui sapent épisodiquement le pied de plage. Cette érosion littorale aboutit à un important recul du trait de côte, au cours des 50 dernières années, en dehors des zones protégées par des enrochements.
Le littoral est accessible par la cale Saint-Michel au pied des falaises, au Nord, ou par le grand parking de Pignochet au sud du camping.
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Le littoral de Saint-Jean- le-Thomas
On distingue deux secteurs :
- au Nord (à gauche), une digue d’enrochements protège un large cordon dunaire supportant des maisons et un camping.
- au Sud (à droite), le trait de côte est en retrait et le cordon littoral, non bâti, est aminci.
Vue aérienne prise vers le Nord-Est, année 2021
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On observe le retrait du trait de côte au-delà de la zone d’enrochements qui forme un véritable cap rocheux artificiel. La digue d’enrochements est bordée par une étroite bande de sable correspondant aux plages de Saint-Michel et de Pignochet. A leur pied s’étend un platier érodé pierreux et pauvre en sable.
Vue prise depuis le GR 223, au sommet des falaises de la bordure sud du massif de Carolles, année 2021
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Plage Saint-Michel
Le cordon dunaire supporte des maisons ; la protection est assurée par un enrochement relayé par le mur de soutènement de la villa, légèrement dégradé par l’assaut des vagues. Un épi de gros blocs rocheux renforce la protection en retenant le sable. |
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Dans la partie basse de l’estran la plage est relayée par une étendue couverte de blocs de cornéennes provenant de l’érosion des falaises. Le sable est en quantité insuffisante pour prolonger la plage. L’érosion l’emporte sur la sédimentation. |
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Une épaisse digue d’enrochements renforce l’extrémité du cordon dunaire de la plage de Pignochet devant le camping et les cabanes de plage. La mise en place des enrochements de Saint-Jean-le-Thomas a débuté en 1967 ; et depuis, les enrochements ont été renforcés. Il est possible que l’ouvrage de protection ait accentué l’érosion du cordon dunaire au sud de la digue en créant des turbulences. |
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L’enrochement est constitué de gros blocs grossièrement taillés dans de la granodiorite gris clair, roche présente dans le substratum briovérien de la baie. Les blocs offrent un biotope favorable à la criste marine (crithmum maritimum), plante caractéristique des falaises et rochers de bord de mer. Au-delà de la plage qui longe les blocs, s’étend la zone estuarienne de la baie.
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Secteur au sud de Pignochet
Au sud du camping et du parking, le cordon dunaire est tronqué par l’érosion. L’enrochement a été prolongé devant le parking. Les maisons les plus proches de la mer sont construites sur le cordon dunaire attaqué par l’érosion. On peut noter aussi que de nouvelles constructions sont en cours. En arrière du cordon se situe la zone humide de Claire Douves non favorable au bâti. Vue aérienne prise vers le NE, année 2019
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L’accès à la plage par le parking de Pignochet offre un bon point de vue sur le recul du rivage et l’amincissement du cordon dunaire. Les enrochements ont probablement contribué à accélérer ce recul en modifiant le déferlement des vagues et en déplaçant l’érosion au sud. |
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Erosion actuelle du cordon dunaire
La disparition de la couverture végétale accélère l’érosion de la dune. Le sable à nu est facilement enlevé par l’érosion. Le panneau indique qu’il est interdit de marcher sur la dune.
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Front dunaire érodé
La pente très abrupte, verticale au sommet, témoigne d’une érosion active du front dunaire. |
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Erosion dunaire
Le sommet de la dune s’effondre en gros paquets de sable couverts de végétation. La dune recule ainsi progressivement.
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Recul du trait de côte
C’est au sud (à droite) du cap rocheux artificiel constitué par la digue d’enrochements que le recul du rivage est le plus important : 250 m depuis 1950.
Vue aérienne prise vers le SE, année 2008
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Recul de la ligne de rivage entre les années 1959 et 2019.
Le trait rouge correspond au tracé de la route littorale.
© Géoportail, vue ancienne et vue récente
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Extrait de la carte géologique à 1/50 000 – Baie du Mont-Saint-Michel (BRGM) - Secteur de Saint-Jean-le-Thomas
Le domaine intertidal supérieur est constitué de sables grossiers à débris de coquilles. Ce matériel biolithoclastique est mobilisé dans le cordon dunaire. La carte indique le tracé des anciennes lignes de rivage en 1943 et 1955. Le trait de côte daté 1997 correspond à la limite du cordon dunaire lors des levers de la carte géologique. De 1943 à 1997, le trait de côte a reculé vers l’Est.
Légende
QUATERNAIRE
Domaine continental
Dz3 : sables bioclastiques des dunes récentes
LMz : tangues limoneuses à argileuses dans les zones basses
Domaine intertidal
S, SG, Sg, Sf : sables grossiers et fins, biolithoclastiques
Sv : Placage de vase sur sable
Anciennes lignes de rivage 1943, 1955, 1997
BRIOVERIEN
b2SG : Briovérien supérieur alternances schisto-gréseuses
b2K Cornéennes
*Les affleurements remarquables (tourbes) sont décrits dans la rubrique "Tourbes de Saint-Jean-le-Thomas"
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