Le havre de Regnéville offre les paysages caractéristiques d’un estuaire macrotidal, soumis à l’influence des marées.
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Schorre et slikke à l’intérieur du havre
Ces deux milieux sont caractéristiques des environnements intertidaux, soumis au régime des marées.
La slikke, essentiellement constituée par des sables lithoclastiques est découverte à chaque marée. Les schorres, installés sur la tangue et couverts de végétation basse, bordent les deux rives de l’estuaire.
Vue aérienne prise vers le Nord à marée basse (année 2015)
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Le schorre de Regnéville
Le schorre s’étend depuis la digue qui borde Regnéville jusqu’aux sables de la slikke où divaguent les bras de la Sienne. L’étendue plate et gris vert du schorre se termine, au contact de la slikke, par un talus et une microfalaise façonnés dans la tangue grise. Au sud du chenal de Passevin, le schorre est ensablé.
Vue aérienne à marée basse (année 2015)
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Devant le château de Regnéville, le schorre est creusé par le chenal de Passevin et des marigots, rigoles profondes et sinueuses, qui se remplissent à chaque marée. |
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Le schorre est colonisé par une végétation halophile recouverte par la mer seulement aux plus grandes marées. L’obione (Halimione portulacoides –famille des chénopodiacées) est une plante typique du schorre, ligneuse, coriace à feuilles épaisses et glauques. Elle compose les larges touffes qui donnent au schorre une couleur vert argenté.
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Le chenal de Passevin
Les berges du chenal sont abruptes et colonisées par l’obione à leur sommet. Elles sont façonnées dans la tangue consolidée. Le fond du chenal est occupée par la slikke, constituée de vases molles. Lors de la marée montante, la mer remplit le chenal et recouvre la slikke.
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Au pied de l’abrupt qui marque la fin du schorre, s’étagent des lits de tangue sur lesquels se sont fixées quelques touffes éparses de salicorne, plante pionnière de la haute slikke.
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La spartine est une autre plante pionnière capable de vivre à la limite du schorre et de la slikke. Les touffes de spartine retiennent le sable, ce qui favorise l’ensablement du havre. |
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Ensablement du schorre
Au delà de la berge sud du chenal de Passevin, le schorre est envahi par le sable. Dans le havre de Regnéville, l’énergie du flot (marée montante) est supérieure à l’énergie du jusant (marée descendante), d’où un bilan sédimentaire positif à chaque marée et un ensablement progressif du havre. Cet ensablement nuit à la navigation dans le havre et à l’accès aux ports d’échouage. |
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Erosion de la berge ensablée du chenal de Passevin
Des pans de tangue constituant la berge se sont effondrés au fond du chenal, ce qui a entraîné l’écoulement du sable sus-jacent. |
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Figures d’érosion, avec loupes d’arrachement et rigoles, dans la berge sud du chenal
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A 5 km en amont de Regnéville, au niveau d’Urville, un schorre occupe presque toute la largeur de l’estuaire de la Sienne. Il est installé sur des marnes (VL2c), moins sableuses qu’à l’aval (VL2b). La présence d’un schorre est un indicateur de l’influence de la marée. |
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Méandre de la Sienne à Urville
La slikke sableuse, réduite, occupe la partie convexe des méandres de la Sienne. Les sables de la slikke (SL1e sur la carte géologique), déposés par la mer, sont plus fins en amont, le courant de marée ayant perdu de l’énergie. |
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Au Pont de la Roque, à 2 km en amont d’Urville, le schorre est installé sur des vases (VL1c) immergées à marée haute.
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Zonation du paysage en rive droite de la Sienne
De l’intérieur du havre vers la mer, on observe successivement : la slikke sableuse où coule la Sienne, l’étendue plane du schorre parcourue par de nombreux chenaux ramifiés et la flèche sableuse de la pointe d’Agon. La partie Est de la flèche sableuse, la Mielle, est couverte de cultures maraîchères protégées par des rideaux d’arbres et la partie ouest, près de la mer, est urbanisée.
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