La Diorite quartzique de Coutances (585 MA) a été utilisée comme matériau de construction de la même façon que les granodiorites de la Mancellia (560-540 MA), mais son utilisation est restée très locale. On peut l’observer dans le bâti ancien de la ville de Coutances et dans les environs jusqu’à Agon-Coutainville. Elle n’est plus exploitée actuellement.
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De style gothique et construite au XIIIe siècle sur le point culminant de la ville, la cathédrale de Coutances intègre la diorite de Coutances dans ses murs. La diorite y est associée à des calcaires jurassiques, plus particulièrement utilisés dans les ouvrages sculptés tels que les portails.
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Portion de mur en diorite à l’extrémité gauche de la façade
La partie basse du mur, plus claire, est construite en pierres taillées dans un calcaire jurassique. La frise qui termine le mur est sculptée dans un calcaire jurassique beige clair à grain fin.
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La diorite de Coutances remplit majoritairement les pans de murs délimités par les fines colonnes qui ornent l’extrémité droite de la façade. La couleur légèrement rousse de nombreuses pierres est due à l’altération. |
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Vue rapprochée de la Diorite quartzique
Les grands cristaux sombres et allongés sont constitués de hornblende (amphibole). L’andésine (feldspath plagioclase à 30-50% d’anorthite) se présente sous forme de gros cristaux subautomorphes blanc bleuté. Les interstices sont occupés essentiellement par le quartz. |
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Foliation de la Diorite quartzique
Les grands cristaux sombres et allongés de hornblende (amphibole) soulignent la foliation |
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Diorite quartzique altérée
Sous l’effet de l’altération, les cristaux se fragmentent, les minéraux ferromagnésiens libèrent des oxydes de fer qui donnent à la roche une teinte un peu rousse. L’amphibole est chloritisée et les feldspaths sont progressivement séricitisés.
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La diorite quartzique dans un mur du flanc sud de la cathédrale
Au-dessus de la corniche, les pierres de taille massives sont constituées de diorite quartzique typique. En dessous, de nombreux moellons de diorite sont traversés par des lignes sombres entrecroisées. Ce faciès particulier correspond à un faciès de bordure du massif de diorite de Coutances. |
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L’église Saint-Nicolas et sa façade
Située à 300m au nord de la cathédrale, l’église Saint-Nicolas est construite exclusivement en diorite de Coutances. Cette église construite au XIVe siècle et remaniée jusqu’au XVIIe siècle, est actuellement utilisée par la ville comme centre d’expositions. On peut y observer facilement les différents faciès de la diorite.
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La diorite peut être observée dans les murs latéraux de l’église Saint-Nicolas que l’on peut suivre jusqu’à la rue du Palais de justice.
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Détail d’un mur de l’église St-Nicolas
La diorite est plus ou moins altérée ; la foliation est visible dans la plupart des moellons. Certains moellons présentent le faciès de bordure avec ses lignes sombres. |
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Dans ce pan de mur, les deux faciès de la diorite de Coutances sont mélangés.
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Le faciès de bordure de la diorite est plus clair, il possède un grain plus fin que le faciès banal. Il est plus riche en silice : il contient une plus forte proportion de quartz, des feldspaths alcalins et il est dépourvu d’amphibole. De plus, il est souvent parcouru par un fin réseau de micro-fractures où diffusent des oxydes noirs. |
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Position du faciès de bordure de la Diorite de Coutances dans le diagramme d’O’Connor
Dans ce diagramme triangulaire basé sur la composition des plagioclases de la roche, le facies de bordure se situe dans le champ de la trondhjémite, proche du pôle alcalin sodique (albite) des plagioclases.
Figure extraite de la notice de la carte géologique à 1/50 000 - Coutances (BRGM) |
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Le mur de la façade de l’église Saint-Nicolas présentant une forte proportion de diorite à faciès de bordure dans sa partie droite. Ce faciès a été exploité dans la bordure sud du massif dioritique, dans des anciennes carrières situées au nord de la ville et dont il ne reste plus de traces en dehors de la toponymie (lieu dit les Carrières).
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Contraste entre le faciès de bordure, leucocrate et riche en silice, et le faciès banal calco-alcalin, plus sombre et riche en amphibole. Ce dernier peut aussi être affecté par le réseau de micro-fractures à oxydes noirs. |
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La base de ce pilier est constituée par un gros bloc de Diorite de Coutances traversée par des micro-fractures noires. |
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Moellons en Diorite de Coutances dans un mur de la ville, le long du Jardin des plantes. La foliation et la présence de micro-fractures noires sont des indices de reconnaissance de ce matériau.
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