Au cours du Paléozoïque, du Cambrien au Silurien, la mer recouvre
le plus souvent la région et dépose des sédiments
sur le socle cadomien formé par le Briovérien plissé. A l'Ordovicien (Arénigien), des sables purs, bien brassés, se déposent et, après consolidation, forment le Grès armoricain. Les terrains paléozoïques
sont plissés au cours de l'orogenèse varisque (hercynienne)
en une succession de vastes synclinaux et anticlinaux dans le style appalachien.
La chaîne varisque ainsi mise en place est soumise à l'érosion, puis arasée jusqu'à la pénéplanation.
Cependant, les bancs de quartzites ordoviciens (Grès armoricain
et Grès de May), particulièrement durs, situés dans
les synclinaux paléozoïques, résistent à l'érosion
et forment des paléoreliefs, longues crêtes rocheuses qui
dominent la pénéplaine.
Au Jurassique, la mer recouvre le socle cadomo-varisque pénéplané
et dépose des sédiments essentiellement carbonatés.
Lors des phases de transgression marine, les paléoreliefs constituent
des zones de rivage et des écueils. Ils sont ennoyés progressivement
du Lias au Bathonien. Les écueils situés au Sud, appartenant
au synclinal de la Zone bocaine sont recouverts par les sédiments
carbonatés plus tard (au Bathonien moyen) que les écueils
situés plus au Nord, appartenant au synclinal de May-sur-Orne (du
Lias au Bajocien).
La sédimentation se poursuit au cours du Jurassique et Crétacé.
Les écueils réapparaissent actuellement sous forme de crêtes
rocheuses et de pointements dans les calcaires, à la faveur d'une
importante phase d'érosion et d'altération qui se poursuit
depuis le Cénozoïque. |