De Laize-la-Ville à Feuguerolles |
L'étude des dépôts du Paléozoïque
des vallées de la Laize et de l'Orne au Sud de Caen permet
d'établir les caractéristiques des paléoenvironnements
du Cambrien au Silurien. I. Au Cambrien inférieur, les reliefs sont érodés
et progressivement aplanis, des sédiments grossiers s'accumulent
en piémont, puis font place à de vastes épandages
fluviatiles de sables et d'argiles : Formation
des Conglomérats et Grès pourprés. Les reliefs
reculent et s'effacent. |
Paléogéographie au Cambrien
inférieur, dans le cadre de la tectonique des plaques - Au Sud de la Normandie, les reliefs émergés forment la Mancellia, soumise à l'érosion, où la sédimentation cambrienne est absente. - En bordure Nord des terres émergées de la Mancellia, se situe une vaste aire de sédimentation cambrienne, la Normannia centrale. Les variations de la nature et de l'épaisseur des sédiments, ainsi que l'existence de lacunes sédimentaires, indiquent que la Normannia était morcelée en plusieurs bassins. La profondeur des bassins et la proximité éventuelle de reliefs cadomiens détermine l'épaisseur et la nature des apports sédimentaires. La fragmentation de la Normannia en petits bassins évoque un dispositif en blocs basculés, caractéristique d'une tectonique en distension affectant la borduire d'un continent émergé. Ce continent correspond à la microplaque Armorica (socle cadomien normand-breton) situé au Nord du Gondwana. |
II. A l'Ordovicien, la mer revient sur une région aplanie par l'érosion. Elle recouvre, d'abord, à l'Arénigien, le Sud de la Normandie (zone bocaine, synclinal d'Urville), où elle dépose des sables qui formeront le Grès armoricain (absent à May-sur-Orne). La mer progresse, ensuite, vers le Nord et l'Ouest et atteint le secteur de May-sur-Orne au Llanvirnien. |
A proximité du rivage,
dans un environnement de mégarides et de sillons aux eaux
agitées, se déposent les oolithes chargées
d'hématite ou de chlorite qui formeront le minerai
de fer. Sur le continent très proche, un climat
chaud active l'altération des argiles avec libération
de fer. L'aire de sédimentation s'approfondit, s'ouvre
vers le large, et permet unn dépôt d'argiles et
de silts, caractéristique d'une mer calme. Sur le fond,
évolue une abondante faune benthique (dont des trilobites). Après
compaction, ce matériel détritique fin formera
les Schistes d'Urville, maximum
de la transgression ordovicienne. Au Llandeilien et Caradocien, la mer est moins profonde, avec des émersions fréquentes ; les conditions deviennent intertidales, la ligne de rivage est très proche. Des sables bien classés se déposent, qui formeront les Grès de May. La succession Schistes d'Urville - Grès de May correspond à une phase transgressive suivie d'une phase régressive, donc à un cycle sédimentaire qui s'étend (à May-sur-Orne) du Llanvirnien au Caradocien. A la fin de l'Ordovicien, une glaciation affecte le Nord du Gondwana et une calotte glaciaire recouvre le Sahara actuel où se situe le pôle Sud de l'époque. Sur la bordure Nord du Gondwana (plaque ibéro-armoricaine), des glaces dérivent dans la mer ordovicienne et, en fondant, déposent des matériaux détritiques non classés (argiles et galets), arrachés aux terres émergées où affleure le Paléozoïque. Ces dépôts donneront la Formation de la Tillite de Feuguerolles. III. Silurien. La sédimentation terrigène se poursuit dans une mer aux eaux calmes et peu oxygénées où se déposent des vases noires réductrices, donnant par consolidation la Formation des Schistes à fucoïdes et la Formation des Ampélites et du Calcaire de Feuguerolles. (synthèse réalisée à partir des ouvrages suivants : Guides géologiques régionaux - Normandie - par F. Doré... Ed. Masson; Notices des cartes géologiques au 1/50000 de Falaise et de Villers-Bocage). |
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