Considéré comme l’un des sites archéologiques de l’âge du Fer les plus importants de l’Ouest de la France, le Camp celtique de Bierre est installé sur un site naturel façonné par la géologie ; les deux cluses qui traversent la barre de Grès armoricain ont isolé un éperon rocheux sur lequel des fortifications ont été construites il y a près de 3000 ans. Cet éperon domine une plaine fertile jusqu'à la vallée de la Dives. |
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Panneau d’information à l’entrée du site
Le Camp de Bierre est un site protégé. Il est classé au titre des monuments historiques et inclus dans un Espace naturel sensible. Il est aménagé et géré par le conseil départemental de l’Orne, en concertation avec la DRAC et en partenariat avec la commune de Merri. |
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Depuis le parking, un circuit balisé et jalonné par des panneaux de découverte (de 1 à 8) permet d’accéder au sommet de l’éperon rocheux et de faire le tour de l’enceinte fortifiée. Il longe le rempart construit avec des blocs de grès armoricain, et plus ou moins bien conservé, ou restauré.
Un autre circuit (panneaux 1, 9 et 10), plus externe, permet de faire le tour de l’éperon en suivant les deux vallons qui traversent la barre de Grès armoricain. |
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Entrée nord de l’enceinte fortifiée
Au sommet de l’éperon rocheux, le chemin d’accès franchit un talus de pierres. Cet amoncellement de blocs de Grès armoricain correspond à la muraille effondrée de l’enceinte fortifiée construite à l’âge du Fer.
Le pierrier est colonisé par les hampes fleuries du « nombril de Venus » (umbilicus rupestris), plante de milieux siliceux acides. |
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A l’intérieur de l’enceinte fortifiée, le sommet de l’éperon est une surface plane actuellement occupée par un bois clairsemé de petits chênes. Une végétation silicicole s’est développée sur ce sol pauvre, acide et sec, formé sur un substratum de Grès armoricain, remanié en surface. |
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Des bancs de Grès armoricain affleurent dans une excavation aménagée au pied de la muraille lors des fouilles archéologiques. Dans la partie herbue (à droite sur la photo), on peut noter la présence de digitales pourpres, qui sont des plantes silicicoles.
A survoler |
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Rempart principal, dans le secteur sud
A l’extrémité sud de l’enceinte fortifiée, le mur de parement est dominé par une énorme accumulation de blocs de Grès armoricain installée sur la rupture de pente du sommet de l’éperon, ce qui rend la fortification plus imposante depuis l’extérieur. |
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Le barrage de pierres protégeait l’accès au site par le Sud. Il présente une largeur de 32m et une hauteur préservée de 7m. Les archéologues estiment sa hauteur initiale à 10m au moins. L’entrée est partiellement comblée à la suite de l’effondrement des murs du passage aménagé dans le barrage. |
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Muraille massive dans le secteur Sud-Est
Le rempart est constitué d’un parement interne en pierres sèches dressé devant une accumulation de blocs de grès. La construction de telles murailles a exigé l’apport d’une énorme quantité de matériaux.
Les blocs ont pu être prélevés dans les pierriers formés par gélifraction du grès dans les pentes et au sommet de l’éperon de Grès armoricain ; une partie peut provenir de l’arasement des irrégularités du sommet de la barre de grès. Le Grès armoricain a pu aussi être extrait dans de petites carrières ouvertes dans le versant. |
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Parement interne de la muraille
Des blocs de Grès armoricain de toutes tailles ont été assemblés en un mur de pierres sèches, sans liant. Ces blocs exposent les caractéristiques lithologiques du Grès armoricain. Certains blocs peuvent présenter des traces fossiles. |
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Ce bloc de Grès armoricain présente une face supérieure de banc percée par des skolithes, longs terriers verticaux perpendiculaires à la surface du sédiment et à ouverture circulaire en entonnoir. Ces terriers résultent de l’activité de vers marins dans le fond sableux d’une mer peu profonde. |
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Un pierrier de Grès armoricain prolonge la muraille vers le fond du vallon, dans le versant Est de l’éperon. Ce pierrier présente le même aspect que les pierriers naturels formés lors des périodes froides quaternaires et visibles dans les versants des gorges du Meillon. Sa pente d’environ 30 degrés indique une mise en place par un processus gravitaire. |
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Le pierrier est colonisé par des lichens et des mousses, capables de se développer sur la roche nue. Des lichens ramifiés du type cladonie (Cladonia portentosa) recouvrent des blocs de grès en formant des coussins gris vert clair. Entre les blocs, se développent les « nombrils de Vénus », acidophiles et silicicoles. |
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Rempart du secteur nord
Une trouée dans la végétation permet d’observer le paysage vers le Nord. La plaine couverte de grands champs s’étend sur les calcaires jurassiques depuis le pied de l’éperon de Grès armoricain jusqu’à la vallée de la Dives verdoyante. La Dives longe la cuesta du Pays d’Auge, constituée de marnes et calcaires du jurassique supérieur.
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Un panneau d’information évoquant le contexte géologique permet une interprétation du paysage qui, depuis les contreforts du Massif armoricain, s’ouvre sur le Bassin parisien.
A survoler |
Barrage de pierres à l'extrémité Sud de l'enceinte fortifiée

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Eextrémité Nord de l'enceinte fortifiée, trouée vers la vallée de la Dives

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